Histoire

 

Edifié sur l'emplacement d'une ancienne forteresse, sur la crête rocheuse entre les riantes vallées de Cousse et de Vaugondy, au milieu de pentes chargées de vignes et dans un écrin de verdure aux arbres plus que séculaires, le Château de Jallanges garde mystérieusement son sourire de lumière et d'élégance avec son heureuse silhouette témoignant du bon goût de ses concepteurs et constructeurs.

La date la plus ancienne connue concernant le Château fort, remonte à 1210.

13e siècle

1213 : A cette époque, s'élevait déjà une forteresse et le Seigneur du lieu en était René du Perray, un des cinquante "Chevaliers Bannerets" distingués par le roi Philippe Auguste. Parmi ceux de la Touraine, René du Perray fut celui qui porta sa bannière à la célèbre bataille de Bouvines en 1214.

1217 : Hugues 1e, Seigneur d'Amboise, brûle les châteaux de Vernou et de Larcé dépendant de l'Archevêché.

1229 : A cette date, un don est fait à l'Abbaye de Gastines (une métairie située à Varennes, commune de Noizay), par une certaine Agathe, femme de Rabel de Jallanges.

14e siècle

A cette époque, la Dîme de cette terre, impôt sur les récoltes prélevée par l'église ou la noblesse, était levée au profit de l'Archevêché de Tours.

1323 : L'acte le plus ancien figurant dans les archives de Jallanges porte la mention "1323 : Contrat d'acquêt fait par Guillaume Dampuy, de Mahoust des Champs, femme de Guillaume de Champigny."

15e siècle

A cette époque, ce fief est signalé : "fief mouvant relevant du fief d'Amboise". Construit sous l'influence du Roi Louis 11, il fut un des premiers Châteaux d'impression Renaissance, à utiliser en mélange, la brique rouge et la pierre blanche de tuffeau.

A partir du milieu du 15e siècle, nous trouvons une liste importante de propriétaires :

1462 : Jean Gaudin, Chanoine et Maire de Tours.

1471 : Jean Lopin achète à Collas Gaudin les maisons, manoirs, garennes, avec les deux parts par les individus de Jallanges, Villemereau et Rocheron.

Dans le dernier tiers du 15e siècle, cette seigneurie se trouve partagée ou indivisée entre plusieurs propriétaires : on y trouve simultanément : les Thomas de Saint-Paul, les Houdan des Landes, les Terrots de Sainte-Marthe, les Ruze, les Gaudin, état-major de grands parvenus que la faveur de Louis 11 a fait sortir du haut commerce tourangeau ; ces familles ont d'ailleurs des liens de parenté assez étroits :

1474 : Thomas de Saint-Paul, riche orfèvre originaire de Genève qui sert la Reine Charlotte, une des épouses du Roi Louis 11, Escuyer, Sr de Ricault et Jallanges où il possède également un étang et un moulin.

1485 : Robert le Houdan, second mari de la veuve de Perrot de Sainte-Marthe, vraisemblablement héritière de Thomas de Saint-Paul. Robert de Houdan est le premier nom connu d'une famille implantée à Vernou pendant 260 années, les Houdan des Landes.

1502 : Le 27 juillet 1502, les héritiers de Thomas de Saint-Paul, donc, soit les Houdan, soit Victor Gaudin, frère de Nicolas, transmettent le domaine à Nicolas Gaudin.

C'est au milieu du 15e siècle, vraisemblablement, en 1460, que Jallanges fut construit ou reconstruit, et probablement terminé en1480.

16e siècle

1502 : Nicolas Gaudin, notaire et secrétaire du Roi, receveur des Tailles et Aides du Loudonois, successivement Argentier des Reines Anne de Bretagne, en premier lieu épouse de Charles 8 et en second épouse de Louis 12, et Claude de France, Maire de Tours en 1505-1506, Chevalier, Seigneur de Jallanges, marié une première fois avec Charlotte de la Mézière, et une seconde fois avec Louise Bridonnet : il n'y aura aucun enfant et la succession ira à...

1510 : Jehan Ruze.

1525 : Guillaume Barthélémy, époux de Jehanne Ruze, héritière de Louise Briconnet, noble personne, Contrôleur des Finances de Bretagne, Sieur de Beau Vergier, successeur de Jehanne Ruze, tuteur naturel des enfants de lui et de feue sa femme Jehanne Ruze.

1520 : Philbert Babou, neveu de Nicolas Gaudin (Philbert Babou avait épousé Marie Gaudin, petite-fille de Victor Gaudin), et frère de Nicolas Gaudin. C'est donc par son mariage que Philbert Babou devint propriétaire de Jallanges. Ce dernier était Chevalier, Comte de Sagonne, Seigneur de Jallanges, de la Bourdaisière, Argentier du Roi, Trésorier de France et Maire de Tours.

1522 : Un échange a lieu entre Philbert Babou et Messire François de Blanchefort, qui devint propriétaire de Jallanges et de la Grand' Maison de Vernou. François de Blanchefort est chevalier.

Avant 1522 Victor Brédeau de Candé, en fut propriétaire. Il était secrétaire des Commandements de Navarre.
A la suite du décès de Jeanne Brancourt, l'héritage de Jallanges est donné en indivis à :
René de la Fontaine, Martin de Beaune et Michel Pelle qui vendent le tout à :

1552 : Michel de Bouillon, Ecuyer, Seigneur de Jallanges et de la Prévosté de Villemereau, puis sa descendance :
- sa femme, Françoise Bertherault
- son fils, Palamodes de Bouillon
- ses petits-enfants, François de Bouillon et Elisabeth de Bouillon

17e siècle

1625 : François de Bouillon et sa femme Marie Délestang, se voient saisir tous leurs biens qui seront vendus aux enchères et adjugés pour 32 000 livres tournois à Michel Le Royer.

1629 : Jean Le Royer, Conseiller du Roi Louis 13, Chanoine de Saint-Martin, ami du fameux poète Racan.

1631 : Le domaine fut érigé en Châtellenie par lettres patentes du Roi, registrées en Parlement le 30 juin 1632, et en la Chambre des Comptes le 24 octobre 1643, relevant du Château d'Amboise avec union des terres de la Galinière, Rocheron et Villemereau, sous le vocable : Châtellenie des Etangs.

1640 : Denis Le Royer, Conseiller au Parlement de Paris.

1643 : Jean de Mons, Chevalier, Seigneur de Jallanges, les Etangs, Secrétaire du Roi.

1649 : René du Peyrat, Escuyer, Baron de Réorte, Seigneur de Jallanges et de Rocheron, noble homme, Maître d'Hostel du Roi. Il fut marié à Marthe Le Posson et ils eurent une fille, Anne-Loyse Peyrat, qui épousa à Vernou en 1669, Paul Collinet, Magistrat au Présidial de Tours, et un fils Jean du Peyrat, dont la veuve devint à son tour propriétaire de Jallanges : Françoise d'Espéronnet.

1672 : Nicolas Lefebvre, Seigneur de la Falluère, Conseiller au Parlement de Bretagne. Et, pendant plus de cent dix ans, Jallanges appartint à sa famille.

18e siècle

1789 : A la révolution, Jallanges fût ("Officiellement ???") vendu comme bien national le 9 Floréal An 6, sur Claude-Pierre de la Falluère, émigré avec sa femme et une de ses filles, Amélie-Constance. Le nouvel acheteur ne fut autre qu 'Antoine-Marc Lefebvre de la Falluère, et sa femme Agathe de la Boninière de Beaumont. Ils durent revendre leur acquisition presque aussitôt, le 13 Vendôse an 7, faute d'avoir pu la payer.

19e siècle

Jallanges appartient ensuite à diverses familles...

1808 : Louis Gabriel, Comte de Bizémont.

1836 : Jules-Gaspart Amour, Vicomte de Condates, qui restaura le Château à grands frais. Il était marié à Adèle Alexandrine Amys du Ponceau, qui épousa en seconde noce, en 1846, Honoré d'Albert, Duc de Luynes.

1839 : Henry Charles Bouteiller de Chateaufort, membre de la chambre des Députés, qui mourut à Jallanges.

1846 : Joseph Gailleton, puis son gendre : Jean-Victor Meignan, Maire de Vernou de 1865 à 1878, qui n'aura de cesse de restaurer et de mettre en valeur cette demeure historique. Il réhabilitera ainsi la Chapelle datant du17e siècle, en y restaurant le plafond et l'autel, il dépensera - sans compter - des sommes exorbitantes afin de restructurer les meneaux disparus de la façade Ouest de la cour d'honneur. Malheureusement, il fut contraint vendre Jallanges, mais aux conditions expresses - pour son successeur- d'entretenir et de chérir cette propriété. Ainsi, il le vendit à...

20e siècle

1919 : André Maggiar, Directeur des Allumettes "SEITA", PDG de la Société "Ripolin", trésorier de la Banque Franco-Indochinoise, qui le conserva pendant près d'un demi-siècle, pour le revendre contraint et forcé, avec le mobilier et en totalité, à...

1966 : La société Commerciale Industrielle et Agricole de Beaumarchais : Société immobilière spéculatrice - qui le revend quatre mois plus tard, après avoir bradé le mobilier, disséminé et parcellé les terrains, coupé les plus anciennes essences d'arbres, vendues comme simple bois de chauffage.

1966 : Jacques Bigot. Il aménaga un centre de rééducation pour enfants inadaptés, qui fonctionna trois ans. Seulement, cette oeuvre salutaire ne le fût pas pour le château lui-même qui eût à souffrir de beaucoup de dégradations. Outre les écuries transformées en classes (qui n'eurent jamais le temps d'être occupées), le second étage du Château fut transformé en dortoir et salles de douche, au détriment des chambres de style aux cheminées uniques.

1974 : La Société Raspail Immobilier, fit croire qu'elle tenterait d'y établir un complexe hôtelier. Bien sûr le n ième projet de cette société « douteuse » n'aboutit pas. Elle le laissa à l'état de quasi abandon durant près de dix longues années.

1981 : A cette époque, subsistent encore quelques meubles dans les salons et chambres du premier étage, toutes les Archives, ainsi que le mobilier de la chapelle. Mais, le Gérant déclare qu'un "regrettable" incendie vient de détruire les Archives de Jallanges ainsi que leur comptabilité... En 1987, l'épouse de ce responsable, usant de la bonne foi d'une importante personnalité de Vernou, la dupe et dépose avec celle-ci aux Archives Départementales une partie des restes des documents "déclarés brûlés".

Malheureusement, aujourd'hui, il ne reste de ces archives que ce que Monsieur Montoux avait compulsé au Château en 1982 et consigné dans son livre "Vieux Logis de Touraine".


1984 : La famille Ferry-Balin, propriétaire actuel, ouvre pour la première fois dans l’histoire de Jallanges, les grilles du Château à la visite dès juillet 1985, alors que les importants travaux de réfections de toiture, le défrichage du parc et des jardins ne sont pas encore achevés. Sous l'influence d'amis du Patrimoine, cette famille créa en 1992 "l'Association des Amis du Château de Jallanges". Cette Association a pour but : l'organisation de manifestations culturelles, artistiques et populaires, en vue de la réhabilitation des vestiges classés, tels que ;
• Les grilles classées d'entrée de la cour d'honneur, et du jardin, qui appartenaient au Château de Chanteloup et vendue à Jallanges en 1823.
• La chapelle du 17e siècle, classée Monument Historique en 1946.
• Le parc et les jardins Renaissance française classés...

1999 : Les propriétaires décident de la restauration de l’aile Nord du Château. Mais l’entreprise est importante. Il faut reprendre 990 M² de toiture, toute la charpente, et autres reprises de fondations, remanier entièrement la façade Ouest, et recréer les fenêtres à meneaux, détruites afin de ne pas être subir les taxes sur les ouvertures imposées par l’état français au siècle dernier.

Ces travaux auront duré prés de huit mois, offrant ainsi un nouvel attrait à cette Demeure, mais aussi un nouveau volume de 450 m² de réception, pour recevoir des concerts, congrès, séminaires, puisque Jallanges propose une nouvelle capacité d'accueil, de 50 à 900 personnes en accueil, dans cette aile Nord du Château. Cette dernière, baptisée "Le Banneret", en l'honneur du premier propriétaire de Jallanges au 13e siècle, un des cinquante premier «gens d’armes » du roi Philippe Auguste,
elle permet l'accueil d'un très grand nombre de personnes pour toutes activités culturelles raffinées ou réceptions privées, congrès, séminaires, soirées de galas, soirées à thème...